Colloque international : « Reconfigurations maliennes et situations ouest-africaines : cohésions, territoires et développement »

du 02/11/2020 au 04/11/2020

En janvier 2012, un conflit armé d’une violence et d’une ampleur inédites éclatait dans le nord du Mali, mettant en lice un État en déliquescence face à une série d’organisations armées portant des revendications qui allaient de la sécession à la proclamation d’un État islamique. Cet effondrement, qui causa la mort de 7 000 personnes, dont 2 500 civils, et l’exode de 380 000 autres, persiste sans que l’on puisse en entrevoir l’issue huit ans plus tard. Au-delà des événements qui se sont enchaînés en quelques semaines, ce conflit n’est pas le seul résultat d’une conjoncture ; il interroge le mode de gestion des pouvoirs publics, mais aussi la structure et le fonctionnement d’une Troisième République, qui devait ouvrir la voie à la démocratie malienne.

Programmé presque trente ans après la transition démocratique, ce colloque sur les Reconfigurations maliennes est le fruit d’un partenariat scientifique qui s’est concrétisé à travers la création en 2016 du Laboratoire Mixte International MaCoTer. Il s’agit d’un moment de réflexion et de réflexivité sur les raisons pour lesquelles ce pays s’abîme dans un conflit fratricide et comment il se reconfigure. Car ce colloque entend aussi capitaliser des savoirs et se veut prospectif pour le Mali et ses voisins, confrontés aux mêmes questions de gouvernance, de politiques néolibérales, de justice sociales, d’éducation, de prérequis sécuritaires. Des interventions tant sur le Mali que sur d’autres pays de la sous-région sont donc attendues.

Penser la sortie de crise, c’est aborder la résilience d’une société tout entière, le « développement durable » et l’environnement de la crise : les politiques publiques extraverties, les États faibles, le flottement des normes, l’éthique des services publics, l’état de droit. C’est aussi s’interroger sur la notion de « crise » elle-même, tantôt transitoire, brusque et intense, tantôt quasi permanente et durable, comme si les changements structurels ne parvenaient jamais à se réaliser.

Ce colloque s’inscrit ainsi dans les bilans en cours des démocraties africaines et du récit national que chacune d’elle prétend incarner. Si tout n’est pas à rejeter et que d’autres analyses doivent pondérer une vision parfois trop caricaturale, les attentes et les frustrations auxquelles ces trente dernières années de pluralisme politique ont donné lieu, éclairent pour partie la violence de la crise que traversent le Mali et ses voisins : conflictualité, sécessionnisme et intégration nationale ; enjeux de terre, de terroir et de territoire ; cohésions sociales, identités et récit national ; migration, circulation et exode ; éducation, éthique et développement… Ces questionnements s’articuleront sur quatre axes thématiques.

  • AXE 1 – RECOMPOSITION DES TERRITOIRES, MOBILITÉS, MIGRATIONS ET RETOURS.
  • AXE 2 – COHÉSIONS SOCIALES : PRESCRIPTIONS RELIGIEUSES, SUPPLÉANCE ET ÉCONOMIE MORALE DU DÉVELOPPEMENT.
  • AXE 3 – TERROIRS D’IDENTITÉS ET MÉDIATIONS CULTURELLES.
  • AXE 4 – CONFLIT LOCAUX, CONFLITS GLOBAUX : LES LOGIQUES POLITIQUES ET TERRITORIALE DE LA CONFLICTUALITÉ.

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