Togo – Droit foncier de la femme : Konrad Adenauer s’engage dans la vulgarisation du nouveau code foncier

le 25/08/2020

Au Togo, si le nouveau code foncier et domanial adopté le 14 juin 2018 par les députés, consacre l’accès de la femme au foncier à part égale avec les hommes, il n’en va pas de même que beaucoup ait connaissance de cette nouvelle disposition. Notamment dans les zones rurales. C’est pourquoi la Konrad-Adenauer-Stiftung (KAS) a décidé de mener des activités d’information et de sensibilisation dans les communes du Togo.

A ce jour, dix (10) communes nouvellement créées (la commune de Bas Mono 1, Bas Mono 2, Lacs 3, Lacs 4, Vo 3, Vo 4, Yoto 2, Yoto 3, Zio 2 et Zio 3) ont été touchées par la sensibilisation de Konrad Adenauer du 14 au 19 juillet 2020. Ainsi, avec des messages simplifiés sur les dispositions du nouveau code foncier dans les langues locales, une caravane a sillonné ces localités en raison de la pandémie due au nouveau coronavirus afin de toucher une large couche de la population sans avoir les rassemblé en un endroit précis.

« C’est une forme de vulgarisation du nouveau code foncier, mais en mettant beaucoup plus l’accent sur les nouvelles dispositions. C’est-à-dire les articles relatifs à l’accès de la femme à la terre, un accès à part égale pour l’homme et pour la femme au foncier », explique le Coordonnateur National de la Fondation Konrad Adenauer, Maurice Gblodzro.

Le choix de ces nouvelles communes n’est pas fortuit, à en croire Maurice Gblodzro. Car, indique-t-il, le projet « Un seul monde sans faim – Droit foncier de la femme en Afrique de l’Ouest » sur lequel travaillent lui et son équipe depuis 2016, a pour zone d’intervention la région de la Kara et la région maritime Est. Lequel projet, démarré au Togo, au Bénin et au Burkina Faso, vise essentiellement à réduire la faim et la pauvreté en donnant l’accès au foncier à la femme. Ce qui non seulement pourra accroître la production agricole dans la communauté, mais aussi permettre à ces femmes de s’auto-suffire.

« Dans les localités où nous sommes passés il y a eu vraiment de l’adhésion au niveau des femmes. […] Du côté des hommes, j’avoue que ça a été très mitigé à cause des pesanteurs socioculturelles, etc. Mais on note une évolution des mentalités », se réjouit Maurice Gblodzro.

Cependant, il invite les autorités à se mettre à l’écoute des populations afin que le nouveau code foncier soit un véritable outil de bonne gouvernance et de gestion des conflits fonciers. Car, souligne-t-il, les populations ont relevé dans les nouveau code des nuances portant sur les terres communautaires ou ancestrales et les terres privées. Pour certaines personnes, les terres communautaires ne peuvent être partagées avec les femmes. Seulement les terres privées peuvent être partagées avec les femmes

« Dans ce contexte, il faut davantage sensibiliser les populations sur la loi afin d’éviter des discriminations et des conflits », a-t-il déclaré.

Vu le contexte sanitaire actuel, la caravane a aussi saisie l’occasion pour sensibiliser les populations sur le respect des mesures barrières éditées par l’OMS (Organisation mondiale de la santé) et le gouvernement togolais, en vue de briser la chaîne de contamination.

 

Source : Ici Lomé via le Land Portal