Réédition d’un article paru en 1997,  ce texte examine les changements intervenus dans le domaine foncier entre 1972 et 1992 dans un village du Centre-Ouest ivoirien soumis à une importante colonisation agraire. Elle décrit les interactions entre les principales catégories d’acteurs : « autochtones », migrants, agents locaux de l’État, citadins de retour, etc.

Le « jeu foncier » est analysé à partir de la mise en œuvre combinée de règles « normatives » et de règles « pragmatiques », dans des arènes de négociation multiples, par les différents acteurs mobilisant des ressources et des institutions sociales plus larges pour accéder à la terre.

Il en résulte une prolifération des arrangements institutionnels pour l’accès aux ressources foncières et un entremêlement de facteurs d’adaptation paisible aux changements et de facteurs de politisation et d’ethnicisation des problèmes fonciers. Ces dynamiques sont discutées sous les angles de la sécurisation foncière, de l’efficacité de l’usage productif et du développement équitable.