Tanzanie : des milliers de paysan-ne-s chassé-e-s par un projet du G8

le 22/05/2015

L’entreprise suédoise EcoEnergy projette d’accaparer 20 000 hectares de terres pour produire du sucre dans le district de Bagamoyo en Tanzanie, provoquant le déplacement des populations vivant sur et de ces terres.

Les faits

Pendant les premières phases du projet, près de 1 300 familles d’agriculteurs-rices perdront tout ou partie de leurs terres et de leurs habitations. Des centaines d’autres déplacements sont à prévoir. EcoEnergy et le gouvernement tanzanien prétendent que ce projet apportera de nombreux avantages aux communautés locales, mais sans l’obtention de leur consentement libre, préalable et éclairé, l’entreprise se rend coupable d’accaparement des terres.

Soutenons, les habitant-e-s de Bagamoyo en demandant au gouvernement tanzanien de stopper cet accaparement de terres et de s’assurer qu’EcoEnergy mène de véritables consultations auprès des populations locales avant de poursuivre son projet.

Un projet phare du G8 en Afrique

Le projet d’EcoEnergy est un projet phare de la Nouvelle Alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition. Initiative du G8 en matière d’investissement dans l’agriculture africaine de plus en plus controversée, la Nouvelle Alliance est un ensemble d’accords qui donne aux grandes entreprises un rôle clé dans le développement en Afrique. Elle demande aux Etats africains d’encourager le secteur agro-industriel en lui facilitant l’accès aux semences, à la terre, à l’eau, à la main d’œuvre et aux marchés, trop souvent au détriment des communautés locales

Un manque de consultation

« Nous n’avons jamais eu la moindre influence sur les décisions concernant nos terres et notre avenir. Il n’y a eu aucune forme de transparence. Nous ne savons pas si ni où nous serons réinstallés, ni le montant des compensations », témoigne Anza Ramadhani, agricultrice à Bagamoyo.

Bien qu’EcoEnergy ait mené un processus de consultation auprès des communautés locales, des informations cruciales liées aux effets du projet sur leur mode de subsistance et leur droit à l’alimentation et à la terre ne leur ont pas été données. La réinstallation n’a pas été présentée aux personnes affectées par le projet comme un choix possible et si l’entreprise a promis une compensation financière ou des terres de remplacement, celles-ci se révèlent être de très mauvaise qualité.

Sans l’obtention du consentement libre, préalable et éclairé des communautés locales, EcoEnergy se rend coupable de l’accaparement des terres de ces communautés, ou en prend le risque.

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Source : Peuples Solidaires