Cette publication retrace l’historique de la politique agraire algérienne depuis 1962 et analyse ses différentes étapes, depuis la période de construction d’un modèle socialiste de l’agriculture au processus d’érosion de ce modèle dans les années 1980.
La première étape (1962-1978), marquée par les péripéties de la décolonisation et le choix d’un socialisme agraire fondé théoriquement sur le principe d’autogestion mais de fait soumis à une forte centralisation bureaucratique, a pris fin à la mort du Président Boumediène, sur un constat d’échec sur les plans de la production et des structures.
Les années 1980 furent celles des réformes et d’un lent processus de désocialisation. En 1986, « l’année tournante », la politique agraire s’oriente vers une autre conception du développement, plus libérale, objet de débats. Ce tournant aboutit au démembrement des domaines agricoles socialistes et à la mise en place d’un système agraire ambigü : création d’exploitations agricoles collectives (EAC) et individuelles (EAI) disposant du seul droit de jouissance de la terre, et à titre collectif pour les EAC, et responsables de leur gestion. A la fin des années 1980, le bilan était encore plus négatif qu’au début de la décennie.