Global Witness accuse la compagnie Golden Veroleum d’avoir profité de l’épidémie d’Ebola pour acquérir des terres agricoles dans le sud du Liberia. Selon l’ONG, l’entreprise aurait fait signer des contrats à des populations mal informées et illettrées, doublant ses surfaces de production en plein pic épidémique.
« Pendant que des milliers de personnes mourraient d’Ebola, [Global Veroleum, ndlr] organisait des rassemblements publics où des centaines de personnes signaient les documents », dénonce Jonathan Gant, enquêteur pour Global Witness au Liberia. Selon lui, « certains membres des autorités locales ont aussi participé à une campagne d’intimidation qui a largement bénéficié à Golden Veroleum ».
Selon le rapport de Global Witness publié ce jeudi 23 juillet, entre août et octobre 2014, pendant le pic de l’épidémie d’Ebola au Liberia, Golden Veroleum aurait doublé sa surface de plantations d’huile de palme. L’entreprise a signé des protocoles d’entente avec les populations « couvrant 134 km2 de terres », soit 13 400 hectares supplémentaires. En échange, la firme, filiale de Golden Agri Resource, deuxième producteur mondial d’huile de palme basé à Singapour, promettait du travail ou de nouvelles infrastructures.
« Avant le déclenchement [de l’épidémie], la compagnie avait signé des conventions couvrant 166 km2 », affirme Global Witness, qui précise qu’entre avril et décembre 2014, l’entreprise a étendu des plantations sur 54 km2. Selon l’ONG, ces opérations à grande échelle ont été facilitées par l’absence des organisations locales, mobilisées sur les fronts de l’épidémie d’Ebola.
Golden Vetroleum nie les accusations
L’entreprise assure de son côté qu’elle a agi dans les règles, et nie toute forme de pression. Golden Veroleum a signé un accord avec le gouvernement libérien en 2010 qui prévoyait l’octroi à la société de 260 hectares dans le pays. Le contrat énonçait qu’il revenait à Golden Veroleum de négocier l’exploitation des terres avec les populations locales. « Ces allégations sont simplement fausses », dénonce l’entreprise dans un communiqué dans lequel elle nie également les accusations d’intimidations.
Global Witness demande au gouvernement libérien d’enquêter à la fois sur les accusations d’intimidations des populations locales, mais aussi sur les liens financiers qui pourraient exister entre la société et des officiels et politiciens libériens, que le rapport accuse de « corruption potentielle ».
Source : RFI
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