Déclaration du CRAFS sur l’actualité foncière au Sénégal

Déclaration du CRAFS sur l’actualité foncière au Sénégal

Dans un contexte marqué par une forte pression foncière et une demande sociale croissante pour plus de transparence, le Cadre de Réflexion et d’Action sur le Foncier au Sénégal (CRAFS) a pris la parole le 29 juillet 2025 pour réagir aux récentes décisions du gouvernement en matière foncière. Tout en saluant des avancées notables – notamment la suspension des opérations dans les zones sensibles comme le littoral ou les sites litigieux, ainsi que la volonté affichée de reprendre les réformes foncières dans un esprit de concertation – le CRAFS alerte sur les risques de recentralisation et de privatisation déguisée.

L’organisation s’inquiète particulièrement du projet de création d’une Agence nationale des domaines et du foncier, perçue comme une tentative de retirer aux collectivités territoriales leur rôle clé dans la gestion du domaine national. Une telle réforme, selon le CRAFS, irait à l’encontre des principes de la décentralisation et de la participation citoyenne.

Face à cette situation, le CRAFS appelle à une réforme foncière réellement inclusive, fondée sur la reconnaissance des droits coutumiers, la transparence des processus d’attribution, et le respect des usages communautaires des terres. Il rejette fermement les politiques d’immatriculation systématique, considérées comme une porte ouverte à l’appropriation privée des ressources foncières collectives. Il recommande à la place des formes d’occupation réversibles, telles que la location ou le prêt d’usage, ainsi que la sécurisation des zones agro-pastorales, halieutiques et forestières.

Le CRAFS insiste sur la nécessité de renforcer la gouvernance locale par la mise en place de comités fonciers villageois inclusifs, garants d’un dialogue permanent entre populations, élus locaux et administration.