Sénégal : Rufisque, la dernière réserve foncière de Dakar spoliée de ses 14 267 Ha

le 27/02/2020

Unique réserve foncière de Dakar, le département de Rufisque sera bientôt sans terres. En effet, l’arrivée des pôles urbains et les nombreux litiges fonciers sèment le doute dans la tête des populations. Les habitants de plusieurs localités multiplient les manifestations souvent encadrées par la Police et la Gendarmerie, pour réclamer leurs terres.

En fait, le Programme d’accélération de l’offre en habitat social a pour objectifs majeurs, la création d’un pôle urbain et l’aménagement de 900 hectares par an et de 2 100 hectares de terrains par an, avant 2023. Soit au total 14 100 hectares à l’horizon 2023. Ce qui permettra de produire 500 mille parcelles aménagées sur la période en question et de satisfaire largement la demande actuelle estimée à 350 mille unités d’habitation. Pour contribuer à l’atteinte de ces objectifs et assurer le rééquilibrage de l’armature urbaine au Sénégal, le gouvernement a conçu un programme de planification, d’aménagement et d’équipement de 27 Pôles urbains, à l’horizon 2035, dans les 14 régions du pays. Ainsi, une superficie globale de 9 812 hectares sera aménagée et mise à la disposition des promoteurs publics et privés et des coopératives d’habitat, pour la production de 345 mille unités d’habitation. Il s’agit, entre autres, de six pôles dans le triangle Dakar-Thiès-Mbour, à savoir : Daga-Kholpa sur une superficie de 2 870 ha, Diamniadio qui s’étend sur 1 644 ha, Lac Rose couvrant 7 000 ha, Yène (422 ha), Diacksao-Bambilor (Noflaye), pour 600 hectares et le pôle urbain de Deny Biram Ndao avec 1 721 ha. Et 23 autres pôles à travers les régions de l’intérieur, en raison de 300 ha par site retenu.

Seulement, voilà : En attendant la mise en place des pôles de l’intérieur, la région de Dakar et précisément le département de Rufisque, est la plus rongée, avec ses 14 257 ha. Une situation qui suscite beaucoup d’inquiétudes et souvent la colère des habitants des localités ciblées.

Pendant que l’État vante les avantages de ces nouvelles villes modernes, les populations concernées par le projet se retrouvent devant le dilemme des retombées financières dont elles peuvent bénéficier et la crainte de perdre leur patrimoine foncier. Ainsi, de Bargny à Yène en passant par Diamniadio et Dény, les populations n’hésitent pas à réclamer leurs droits sur les terres récupérées par l’Etat.

Source : Walfnet via le Land Portal