Ce rapport présente une méthode originale de réflexion prospective participative puisant dans les savoirs et expériences locales, afin d’enrichir les propositions foncières de la société civile. Le projet se base sur le constat que les idées originales exprimées localement ont souvent du mal à franchir les différents « filtres » participatifs jusqu’aux arènes décisionnelles nationales : les démarches aboutissent souvent in fine à une standardisation progressive des propositions, depuis les débats locaux jusqu’aux débats nationaux, qui favorisent les idées peu originales déjà présentes au niveau national.
Or, la question foncière au Sénégal, et plus largement au Sahel, demande des réponses originales, adaptées à la situation très particulière de cette région, aux relations particulières que ses populations ont noué avec la terre, à l’équilibre fragile qui y est entretenu entre une population importante et des ressources rares, et aux conséquences de la forte incertitude climatique et rareté de ressources qu’elle connaît. Les populations sahéliennes ont au cours des siècles acquis une expérience dans la façon de réguler le foncier dans ces conditions délicates qu’il serait dommage de ne pas mobiliser.
Les actions soutenues par le Comité technique « Foncier et Développement » ont pour enjeu de favoriser la mobilisation de cette expérience très locale et empirique jusqu’à la formulation de propositions opérationnelles pouvant enrichir et compléter les propositions déjà établies au niveau national par les organisations de producteurs et la société civile. Elles ont donné lieu à quatre ateliers locaux, dont les débats et résultats sont restitués dans ce rapport.