Le Cameroun fait, depuis quelques années, l’objet de nombreuses sollicitations de la part d’investisseurs locaux et internationaux désireux d’acquérir des terres arables pour des entreprises agro-industrielles à grande échelle. C’est là en apparence un phénomène positif, encouragé par le gouvernement camerounais et qui devrait profiter à la balance des paiements du pays.
Cette étude examine de plus près les acquisitions foncières à grande échelle par le secteur agroindustriel au Cameroun depuis 2005 pour établir un état des lieux réaliste. Examinant tant le cadre légal dans lequel s’inscrivent ces acquisitions que leur application pratique, l’étude montre que ces investissements risquent d’affecter durablement la capacité des communautés à préserver leurs modes de vie traditionnels : leurs territoires s’en sont trouvés considérablement réduits tandis que leur environnement écologique et leur stabilité sociale sont menacés. L’absence de transparence ne fait qu’exacerber cette situation. Les auteurs proposent des solutions pour y remédier, dans l’intérêt à long terme des populations comme des entreprises agro-industrielles.