L’ouvrage a pour objectif de contribuer à l’analyse de l’interaction des facteurs physiques, historiques, économiques, sociaux et politiques déterminant l’occupation contemporaine des marges arides de Syrie du Nord ainsi que les modes d’exploitation et de contrôle des ressources. Depuis l’émergence, il y a 10 000 ans, de l’agriculture puis du pastoralisme dans le Croissant fertile, ces espaces de marges sont une zone de contacts, de conflits et d’échanges entre les populations sédentaires et nomades. Ces deux modes de vie et d’occupation du territoire ont alternativement dominé ces régions. L’occupation humaine et l’exploitation des ressources des marges arides du Croissant fertile sont pour une part déterminées par les fortes contraintes du milieu. Ces dernières n’expliquent toutefois que partiellement l’organisation de l’espace et les modes d’exploitation des ressources. Les relations entre nomades et sédentaires, agriculteurs et citadins, entre les populations des marges arides et les différents pouvoirs politiques qui ont dominé la région ont, autant que les contraintes physiques et les aléas climatiques, déterminé les rapports des hommes au milieu. Très tôt, l’espace a été structuré en fonction des contingences de production agricole et pastorale, des impératifs de sécurité militaire et des rapports de force politiques. La prise en compte récente des dimensions environnementales et la mise en place de programmes de préservation des ressources agro pastorales n’échappent pas à cette logique millénaire.