Depuis 1986, le Vietnam a adopté la politique du « Doi Moi » (rénovation) dont la finalité réside dans l’ouvertureau commerce extérieur et la mise en place d’une économie de marché. Cette nouvelle politique renvoie à une série de réformes devant permettre le passage d’une économie planifi ée à une économie dite « de marché à orientation socialiste ». Le maintien d’un strict contrôle politique du pays selon les principes du « centralisme démocratique » et l’encouragement pragmatique de l’initiative économique privée en sont les deux principes majeurs. Cette politique s’accompagne de dynamiques d’industrialisation et d’urbanisation du pays qui ont des incidences fortes sur les villes et les campagnes, et en matière de gestion foncière.
L’analyse de la période de transition de l’économie vietnamienne met en évidence la concurrence de toutes les filières de production par rapport à la ressource en terre. Le gouvernement vietnamien a su maîtriser ces dynamiques par diverses mesures directives et une politique foncière basée sur l’attribution sécurisée et équitable de la terre aux familles. Tout cela semblait viable tant que l’équité faisait sens. Dans le delta du fleuve Rouge, l’allocation moyenne de terres est descendue à 0,46 ha/famille.
Malgré une très forte intensité agricole, la saturation du Nord a poussé les populations Kinh à migrer vers le Sud, notamment dans les hauts plateaux (zones de production de café). En dix ans, la pression foncière du Nord s’est progressivement étendue au Sud « comme une traînée de poudre ». Partout, en périphérie des villes, on assiste à la vente des droits d’usage enregistrés dans les livrets rouges par les ruraux aux urbains, au changement de vocation des terres de la production agricole vers les usages non agricoles et l’habitat, et à la création d’un marché foncier. Cette note retrace les évolutions majeures du foncier en milieu rural et fait un point sur les nouveaux enjeux du foncier en milieu urbain.
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