Une grande partie des habitants des villes du Sud habitent dans des quartiers précaires : environ un tiers des citadins en Amérique latine, la moitié en Asie et jusqu’aux trois quarts de la population en Afrique subsaharienne (ONU-Habitat 2013). La précarité des habitants est socio-économique, mais aussi et surtout foncière : ils squattent des terrains publics ou privés. Parmi leurs premières revendications s’exprime souvent le désir de rester sur place, alors qu’ils peuvent être menacés d’éviction, notamment par des projets immobiliers (Deboulet 2016).
Or, la tenure foncière est non seulement le support du logement, mais aussi la garantie d’une localisation, qui peut offrir un accès aux opportunités économiques et aux réseaux de solidarité de voisinage. Par ailleurs, le sentiment de sécurité foncière encourage l’investissement dans un logement durable et sain, des moyens d’activités économiques ou encore à long terme dans l’éducation (Moser 1998).
Le débat sur les moyens d’assurer cette sécurité foncière reste vif, notamment entre les tenants d’une généralisation du titre foncier individuel et les partisans de la reconnaissance d’arrangements fonciers de fait. Partant de cette seconde posture, nous abordons la question par un angle particulier, celui des communs fonciers urbains. Quelques situations, étudiées dans le cadre d’un programme plus large de recherches en cours, nous permettent d’explorer les effets et le potentiel des communs fonciers pour améliorer les conditions de vie des populations urbaines dans les Suds.
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