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Pourquoi et comment la juridicité des communs s’est-elle imposée dans nos travaux fonciers ? Récit d’une initiation

Etienne Le Roy | Comité technique "Foncier & Développement" | 2019 |
Pourquoi et comment la juridicité des communs s’est-elle imposée dans nos travaux fonciers ? Récit d’une initiation

La recherche scientifique est rarement un long fleuve tranquille. Pratiquée par un anthropologue ayant choisi « le droit » comme objet principal d’études et les politiques foncières africaines comme champs d’expérimentation, cette recherche devient vite très compliquée car la décolonisation mentale des élites et celle des institutions n’est encore qu’imparfaitement advenue. Le chercheur se heurte donc à des obstacles qui ne sont pas seulement politiques mais aussi cognitifs. Il lui faut apprendre à penser autrement des mondes en pleine reconstruction et, en cela, le présent texte est apparu au Comité technique Foncier et développement utile à transmettre aux jeunes générations de chercheurs.

La généralisation de la propriété foncière a été un des grands enjeux des colonisations européennes des XIX° et XX° siècles pour inscrire les sociétés africaines dans les relations capitalistes aux échelles nationales et internationales. Bien qu’ayant largement échouées, ces politiques ont été trop souvent pérennisées après les indépendances alors qu’à l’échelle locale se pratiquaient des rapports fonciers qui exprimaient la résilience des conceptions endogènes jusque là caricaturées sous l’appellation de droit coutumier.

Les limites des politiques de développement sont avérées depuis longtemps mais la révolution des communs qui émerge à l’échelle mondiale depuis une vingtaine d’années offre l’opportunité non seulement de réconcilier les Africains avec leurs mémoires et leurs histoires mais aussi de proposer des ouvertures institutionnelles à la hauteur des défis du changement climatique et des autres transformations en cours dans le champ des institutions. C’est ainsi qu’en sortant « le droit » du monopole étatique, on propose d’en réinterpréter les bases originelles et les nouvelles manifestations métisses dans le cadre d’une théorie de la juridicité, un enjeu scientifique majeur pour les prochaines décennies.

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