En Afrique subsaharienne et à Madagascar, le phénomène d’accaparement des terres est apparu tardivement, car le droit foncier coutumier – qui reposait sur une appropriation collective de la terre – ne permettait pas les transactions privées, avant que la Banque mondiale n’impose, à partir des années 1990, des réformes foncières introduisant la propriété privée individuelle dans un monde paysan qui ignorait largement ce nouveau concept.
C’est sans doute à Madagascar que ce basculement a été le plus spectaculaire, puisque le groupe sud-coréen Daewoo avait entrepris en 2008 de s’y faire attribuer 1 300 000 hectares de terres cultivables. La colère paysanne avait alors abouti au renversement en mars 2009 du président de la République de l’époque, Marc Ravalomanana, et au retrait de Daewoo.
Au cours des dix années qui se sont écoulées depuis, les transactions portant sur les terres agricoles malgaches n’ont jamais atteint de telles superficies, mais elles ont continué à prospérer. Pour autant, le terme anglo-saxon land grabbing ne semble pas s’appliquer dans la mesure où sa définition – « prise de contrôle de terres agricoles d’un pays par des investisseurs étrangers » – ne correspond pas exactement aux réalités sur lesquelles nous avons travaillé lors d’un récent séjour sur le terrain. Trois cas de figure très différents ont ainsi été étudiés.
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Source : The Conversation via Farm Land Grab
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