Opérationnaliser l’approche par les communs de la terre et des ressources qu’elle porte

Opérationnaliser l’approche par les communs de la terre et des ressources qu’elle porte

le 22/01/2021

Nouveau travail du Comité réalisé dans le cadre d’une seconde phase du chantier de réflexion du sur les communs

En 2015, le Comité technique « Foncier et développement » (CTFD) entamait une réflexion collective sur les « communs ».  La première phase du chantier, animée par une équipe de chercheurs du Cirad et de l’IIED entre 2016 et 2018, a permis de mettre en exergue la multiplicité des axes d’analyse pour appréhender et caractériser les communs tissés autour de la terre et des ressources qu’elle porte. Cette première phase a démontré que l’approche par les communs de la terre et des ressources naturelles constitue une grille de lecture porteuse dans nombre de situations. Elle permet de centrer le regard sur les relations entre les individus et institutions concernant l’accès, la gestion, l’usage et le contrôle de la terre. Elle est souvent une entrée efficace pour aborder concrètement les défis des transitions écologiques, sociales et citoyennes à une échelle locale, ainsi plusieurs entrées permettent de caractériser les communs : l’entrée par les ressources, les communautés, les régimes d’appropriation, l’écosystème, la gouvernance et les pratiques. La première phase du chantier a permis d’élaborer six grands principes pour caractériser et accompagner des communs, explicités dans un premier rapport, publié en 2017, dans la collection « Ouvrage Collectif » du Comité : Opportunités et défis d’une approche par les communs de la terre et des ressources qu’elle porte complété par deux numéros de la collection « Regards sur le foncier », l’un présentant une synthèse d’entretiens valorisant les points de vue de vingt personnalités sur les communs et l’un illustrant l’approche par les communs dans six études de cas.

À la suite de ce travail, une seconde phase (2018-2020) a été engagée pour préciser les modalités d’opérationnalisation de l’approche dans le cycle des projets de développement financés par l’AFD impliquant des enjeux de gestion des ressources naturelles en milieu rural. Pour cela, les résultats de la 1ère phase ont été traduit dans une grille d’analyse qui a été testée dans le cadre de quatre projets au Sénégal, Kenya, Mozambique et Comores. Un guide opérationnel a été produit et valorisé dans la collection « Regards sur le foncier ». Il est issu d’une collaboration étroite entre des membres de l’UPR GREEN du Cirad et de la Division agriculture, développement rural et biodiversité [NAT/ARB] et du Département Innovation, Recherche et Savoirs [IRS/ECO] de l’AFD. Ce guide propose différents outils opérationnels pour intégrer l’approche par les communs dans la préparation, le suivi et l’évaluation des projets de développement et impliquant des questions foncières et de gestion des ressources naturelles. Il n’impose pas une démarche normative, mais met à disposition des méthodes dont peuvent se saisir les agents de l’AFD et leurs partenaires locaux.

Parallèlement, pour mieux appréhender l’opérationnalisation de l’approche par les communs, le Comité a coordonné la production en 2020 de deux fiches pédagogiques :

La lettre d’information du mois de janvier 2021, dédiée aux travaux les communs réalisés par le Comité technique « Foncier et développement » ces trois dernières années, est l’occasion pour le Comité de rendre hommage à Etienne Le Roy qui nous a quittés l’an passé. Fervent défenseur de cette approche par les communs, il a publié son dernier ouvrage dans la collection « Regards sur le Foncier » du Comité en décembre 2019 « Pourquoi et comment la juridicité des communs s’est-elle imposée dans nos travaux fonciers ? Récit d’une initiation ». Le Comité a eu la grande chance de le voir présenter cet ouvrage en février 2020 lors d’une rencontre du Comité, quelques jours avant son décès.

Etienne Le Roy était revenu sur son itinéraire intellectuel de « rebelle discipliné », comme il aimait à le dire, qui l’a amené à redéfinir, sur la base en particulier de ses travaux sur le foncier, l’anthropologie juridique en «anthropologie de la juridicité ». Sigrid Aubert, Camilla Toulmin, Michel Merlet et Vatché Papazian, lui ont ensuite chacun à leur manière rendu un hommage personnel. Ils ont particulièrement salué son travail scientifique, mais aussi l’engagement d’Etienne auprès des jeunes chercheurs et au sein de la communauté épistémique qu’il a aidée à forger, celle du Comité technique « Foncier & Développement ».