Participation du Comité Foncier au LandHub 2025 de la GIZ

Participation du Comité Foncier au LandHub 2025 de la GIZ

le 27/10/2025

Du 14 au 17 octobre 2025, le Comité technique « Foncier et Développement » (CTFD) a participé au LandHub 2025 à Berlin, un événement international de référence consacré à la gouvernance foncière et au développement durable. Réunissant chaque année près d’une centaine d’acteurs de la société civile, des gouvernements, du monde académique, du secteur privé et des organisations internationales, ce forum favorise l’échange d’expériences et la capitalisation autour des politiques foncières, des droits fonciers et de la gestion durable des terres.

Dans ce cadre, le CTFD a contribué à la session parallèle du 16 octobre intitulée « Enseignements tirés des plateformes multi-acteurs sur la gouvernance foncière dans le plaidoyer sur les politiques foncières » (Learnings from multistakeholder platforms for land governance in land policy advocacy), modérée par Annette Schramm (GIZ). Cette session a débuté par une présentation de Cecilia Luttrell sur les enseignements tirés d’une décennie de mise en œuvre du Mekong Region Land Governance Project (MRLG) (Navigating Land Reform in the Mekong – CapEx). Elle a mis en évidence cinq enjeux clés : la création d’alliances multipartites, le financement de la facilitation de ces alliances, la création d’espaces civiques sûrs, la collaboration stratégique avec les gouvernements et la nécessité d’adopter une programmation adaptative et flexible. Elle a également insisté sur l’importance de valoriser les étapes intermédiaires d’avancement des processus en tant que marqueurs de progrès, en soulignant que la réforme de la gouvernance foncière constitue un effort sur le long terme.

La présentation suivante, assurée par Christian Castelanet, a synthétisé les enseignements des programmes de quatre réseaux internationaux (MRLG, CTFD, ILC, et LFL/WHH) (Multistakeholder platforms for land governance – 10 years after). À partir de cinq études de cas conduites au Cambodge, au Laos (réalisées par MRLG) en Guinée (par le CTFD), au Malawi (par ILC) et au Burkina Faso (par LFL/WHH), il a souligné la nécessité d’adapter les plateformes multi-acteurs aux contextes politiques nationaux et a insisté sur le rôle central du dialogue politique qui doit être alimenté par des données probantes issues du terrain, en collaboration avec les autorités locales et les experts nationaux. Il a également souligné l’importance de pérenniser ces espaces de dialogue pour aboutir à des résultats probants en termes de contribution aux politiques publiques.

Une table ronde a ensuite réuni plusieurs experts, dont Natalie Campbell (MRLG), Anna Schreiber (WHH/LFL), Alain Essimi Biloa (ILC) et Amel Benkahla (CTFD). Ils ont discuté de l’importance des approches participatives mobilisant les différentes parties prenantes pour renforcer la cohérence des politiques foncières, favoriser le dialogue entre acteurs et garantir la reconnaissance des droits fonciers locaux, en illustrant leurs propos par les études de cas des différents programmes.

L’intervention du Comité Foncier a souligné combien la plateforme multi-acteurs sur le foncier avait contribué de manière constructive aux processus politiques en Guinée. Auprès des Ministères de l’Urbanisme et de l’Agriculture, elle s’est impliquée dans l’organisation des Etats Généraux du Foncier (EGF) et dans la préparation des acteurs locaux aux concertations réalisées dans le cadre de l’élaboration de la politique foncière agricole (PFA). Le mandat qui lui a été donné comme organe de suivi des recommandations des EGF et l’utilisation des cadres de concertations régionaux qu’elle a mis en place comme espaces de dialogue inclusif mobilisés pour l’élaboration des politiques témoignent de la reconnaissance institutionnelle qu’elle a acquise en quelques années. Bien que les défis restent de taille en matière de pérennisation du dialogue multi-acteurs et de mise en œuvre des réformes, plusieurs avancées majeures ont été saluées : décloisonnement sectoriel entre ministères et implication de la société civile dans le dialogue politique, contribution des acteurs locaux aux débats, mise en réseau et renforcement de la confiance entre représentants d’une diversité d’institutions, convergence de vision en faveur de la sécurisation de la diversité des droits fonciers locaux et des transactions semi-formelles existantes, amélioration de l’inclusivité dans la gouvernance foncière et de la participation citoyenne avec l’introduction dans la PFA de la mise en place de commissions foncières locales.

Le 17 octobre, les discussions se sont poursuivies avec quelques acteurs stratégiques lors d’un atelier consacré à l’avenir des plateformes multipartites sur la gouvernance foncière. Les participants ont partagé les bonnes pratiques à consolider, identifié les défis liés au financement et à la durabilité de ces plateformes. Des recommandations opérationnelles ont enfin été formulées pour orienter les politiques et projets futurs dans le secteur.