Les évaluations des réformes dites « pro-poor » visant la formalisation des titres de propriété dans les périphéries populaires des villes en développement tendent toutes à souligner les risques sociaux et l’absence de résultats de ses politiques pourtant très médiatisés. L’intervention de H. de Soto au Caire ne déroge à ce verdict : elle serait un échec. Pourtant loin d’avoir été sans effet, elle a permis d’ouvrir le champ à une série d’actions en faveur de l’unification des marchés fonciers. La description de l’enchaînement des actions et de leur mise en œuvre témoignent d’une capacité à ployer les modalités d’intervenir dans le champ de la sécurisation de la propriété populaire très favorable aux acteurs dominants des marchés fonciers et immobiliers. Dans la mesure où cet enchaînement est parfaitement conçu et se révèle une visée faut-il parler d’échec? Ne s’agit-il pas plutôt d’une incorporation par l’appareil marchand néolibéral des discours et mode d’actions en faveur de « l’empowerment » et des capacités des plus démunies?
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