Article scientifique

The invisible vulnerability of pastoralism in northern Côte d’Ivoire

Toni-Giovanni Pegurri (Université de Lille) | Conflict, securité and development | 2025 |
The invisible vulnerability of pastoralism in northern Côte d’Ivoire

Since 2020, the emergence of a jihadist threat in northern Côte d’Ivoire has led to the rise of the ‘Fulani question’ in the country. National and international policymakers are concerned that, as in the Sahel, so-called ‘farmer-herder’ conflicts might fuel the risk of Fulani involvement in jihadist groups. Nevertheless, there is no empirical evidence of this risk in the Ivorian context. However, this paper argues that the security-focused frame through which Fulani herders are viewed actually obscures other forms of coercive pressure that jihadist groups seek to exert on the most vulnerable herder groups. This prompts policy actors to view a situation that actually increases the vulnerability of the pastoral environment as a solution. This analysis is based on observational and interview data collected in northern Côte d’Ivoire and Abidjan during five separate field studies over a total of 15 weeks between 2022 and 2024.

Depuis 2020, l’émergence d’une menace djihadiste dans le nord de la Côte d’Ivoire a entraîné la montée de la « question peule » dans le pays. Les décideurs politiques nationaux et internationaux craignent que, comme au Sahel, les conflits dits « agriculteurs-éleveurs » n’alimentent le risque d’implication des Peuls dans les groupes djihadistes. Néanmoins, il n’existe aucune preuve empirique de ce risque dans le contexte ivoirien. Cependant, cet article soutient que le cadre sécuritaire à travers lequel les éleveurs peuls sont perçus occulte en réalité d’autres formes de pression coercitive que les groupes djihadistes cherchent à exercer sur les groupes d’éleveurs les plus vulnérables. Cela incite les acteurs politiques à considérer une situation qui accroît en réalité la vulnérabilité du milieu pastoral comme une solution. Cette analyse s’appuie sur des données d’observation et d’entretiens recueillies dans le nord de la Côte d’Ivoire et à Abidjan lors de cinq études de terrain distinctes sur un total de 15 semaines entre 2022 et 2024.