
Les agences de développement international poursuivent depuis longtemps l’objectif de sécuriser les droits fonciers des populations, mais les interventions dans ce domaine demeurent hautement politiques et complexes. La terre, ressource limitée et pilier des richesses nationales et familiales, constitue un enjeu central de pouvoir. Sa répartition inégale alimente les disparités économiques : 16 % des exploitations contrôlent aujourd’hui 88 % des terres cultivées. Cette concentration foncière, aggravée par la corruption et la captation par les élites, fragilise la cohésion sociale. Les femmes, les jeunes, les peuples autochtones et les minorités restent particulièrement exclus de l’accès et du contrôle foncier, tandis que les dirigeants politiques préservent souvent le statu quo.
Pour progresser malgré ces contraintes, les praticiens du développement ont adopté une approche dite « Thinking and Working Politically » (TWP). Celle-ci repose sur une compréhension fine de l’écosystème des acteurs fonciers — autorités publiques, administrations, juges, ONG, institutions financières, chefferies coutumières, ménages et communautés — ainsi que de leurs motivations et dynamiques. Le TWP consiste à anticiper les changements de contexte (hausse de la valeur des terres, réformes juridiques, migrations, décisions administratives, opérations de cadastre) et à s’y adapter. Il mobilise des stratégies d’analyse, de dialogue, de pilotage progressif et d’apprentissage continu pour instaurer des réformes foncières plus inclusives et politiquement viables.
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