Gestion des ressources naturelles
Les ressources naturelles renouvelables sont prélevées dans les écosystèmes, et non produites. Leur exploitation ne sera durable que si les prélèvements sont inférieurs au croît naturel. Dès lors que la pression sur la ressource augmente, cela suppose une régulation de l’exploitation, en restreignant l’accès à la ressource à certains usagers, en définissant des règles d’exploitation favorisant sa reproduction.
Le statut d’une ressource se caractérise par les ayants droit, ceux qui ont le droit de l’exploiter, et par l’autorité qui contrôle son accès et son exploitation. Les ressources naturelles peuvent être en accès libre, communes, étatiques, privées. De nombreuses ressources relèvent, dans l’espace local, d’une gestion « communautaire », où l’accès est réservé aux membres d’un groupe social donné, et du point de vue légal, d’une ressource étatique, en gestion étatique. Les contradictions entre normes étatiques et normes locales, l’incapacité de l’administration à assurer une régulation effective, aboutissent fréquemment à des situations d’accès libre de fait, favorisant la surexploitation.
Face à cela, le principe d’une gestion locale des ressources naturelles renouvelable fait l’objet d’un consensus croissant. Mais cette gestion « locale » peut relever de modalités différentes, selon qu’on se situe dans une logique étatique déconcentrée et participative, où les acteurs locaux doivent mettre en œuvre les règles définies par l’Etat, ou selon une logique « décentralisée », de transfert de la responsabilité de définir les règles, à des instances qui, selon les cas, peuvent être villageoises ou communales.
Dans tous les cas, mettre en place de nouvelles régulations a des enjeux à la fois socio-politiques et environnementaux. Cela pose la question du statut de la ressource, des autorités considérées comme légitimes pour assurer la régulation, de la légitimité des règles aux yeux de ceux à qui elles sont censées s’appliquer. C’est un problème d’action collective et d’action publique, qui suppose négociation sur les règles et apprentissage, dans un environnement institutionnel souvent incomplet et instable.