Arrivé au terme de la première phase d’un chantier de travail sur les communs, concrétisée par la parution de l’ouvrage « Opportunités et défis d’une approche par les communs de la terre et des ressources qu’elle porte » (à lire ici), le CTFD lance, en cette fin d’année, un nouveau cycle de réflexion collective sur la question des structures agraires et de l’accès des jeunes à la terre dans les pays du Sud.
Ce sujet a été identifié par les membres du Comité comme une priorité de travail, pour amorcer une réflexion globale sur les modèles de développement prenant en compte la question de l’emploi des jeunes ruraux, dans un contexte de pression sur les ressources foncières et naturelles, de changement climatique et de forte croissance démographique. Ce nouveau chantier s’inscrit dans la continuité des précédents travaux sur les appropriations de terre à grande échelle, la formalisation des droits fonciers et l’évaluation ex ante des projets à emprise foncière.
Suite à un premier atelier de cadrage en mars 2017, les organisations Agter et Terres d’Europe-SCAFR ont été sélectionnées pour animer cette réflexion collective, avec l’appui scientifique de la chaire d’agriculture comparée d’AgroParisTech.
L’objectif est de produire un cadre d’analyse et un guide opérationnel permettant de faciliter le dialogue et la prise de décision entre les acteurs des politiques foncières et agricoles et leurs partenaires. Ces outils devront questionner la pertinence d’initiatives locales, de politiques agricoles et foncières, de programmes et projets de coopération, par rapport à la question de l’accès des jeunes au droit d’usage de la terre.
Ce travail se déroulera sur une année, et sera l’occasion de traiter de grandes problématiques, telles que :
- Quelles conséquences sur l’emploi, sur la croissance des villes, sur les migrations internationales, sur l’environnement auront les différentes trajectoires possibles de l’évolution des structures agraires dans les pays du Sud ?
- Quels types de modèles d’organisation de la production agricole et animale convient-il de promouvoir dans les différents pays pour faire face à ces défis ?
- En quoi les politiques foncières rurales influent-elles sur les structures agraires et lesquelles faudrait-il privilégier ?
Pour avancer sur ces questions, les travaux passeront notamment par (i) une revue bibliographique succincte des matériaux déjà très abondants existants sur le sujet permettant de retranscrire les grandes trajectoires des structures agraires sur une diversité de géographies et de continents (y compris français et européen), (ii) une clarification des différents concepts clefs (agriculture familiale, jeune, politique publique, foncier, ressource naturelle, etc.), (iii) des analyses et études de cas à différentes échelles, allant de l’unité de production aux dynamiques macro-économiques, et (iv) des temps d’échanges et de débats contradictoires avec les différents acteurs des politiques foncières agraires dans les pays et des spécialistes de la question.
Créer de l’emploi pour le plus grand nombre est devenu une préoccupation majeure des décideurs politiques. L’intuition que l’agriculture a un rôle essentiel à jouer pour relever ce défi est largement partagée : reste à déterminer quel type de structure agraire favorisera la création et la bonne distribution de l’emploi, ainsi qu’un équilibre des relations entre les différents acteurs de la chaîne foncière (propriétaires, gestionnaires, locataires, etc.). Ce chantier donnera des clefs pour répondre à cette question et aider les décideurs à en identifier les déterminants en fonction des spécificités des contextes.
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