Ouvrage

Foncier et environnement en Afrique – Des acteurs au(x) droit(s)

Olivier Barriere, Alain Rochegude | Karthala | 2009 |

En 2002, le LAJP publiait un numéro des Cahiers d’Anthropologie du Droit sous le titre  » Retour au Foncier « , puis, en 2005,  » Droit, gouvernance et développement durable « . Le présent numéro s’inscrit dans cette continuité, avec l’association du droit de la terre et des ressources naturelles, et de la préoccupation environnementale. Ce faisant, le LAJP ne fait que demeurer fidèle à un de ses axes de recherche fondamentaux, celui du droit foncier, dont l’approche intégrant les règles relatives au sol et celles aux ressources naturelles renouvelables apparaît comme la condition d’une gestion durable de ces ressources essentielles dans nombre de pays, en Afrique notamment. Ce positionnement de la recherche foncière est aussi celui de chercheurs appartenant à d’autres institutions tel que l’IRD, comme l’illustrent bien les travaux d’Olivier et Catherine Barrière sur le  » droit à inventer  » pour le Mali, à partir du cas du Delta intérieur du Niger. A côté de la décentralisation de la gestion foncière qui s’impose progressivement comme une caractéristique fondamentale des nouvelles politiques foncières, comme c’est le cas à Madagascar depuis 2005, la préoccupation de durabilité des ressources, affirmée avec force depuis la Conférence de Rio, semble constituer une autre dimension incontournable de ces mêmes politiques. On rejoint, à travers ce double positionnement de la réflexion foncière, une logique fondamentale de bon nombre d’usagers, urbains ou ruraux, dont la quête de sécurisation foncière s’apparente souvent à une demande de reconnaissance par la loi de leurs pratiques, de leurs  » coutumes « , jugées par eux plus adaptées au contexte de vie qui est le leur. La préoccupation de développement ne peut plus se traiter à la seule échelle nationale ; le niveau local est devenu essentiel et il s’appuie largement sur des démarches participatives dont la décentralisation et la gestion intégrée de la terre et des ressources naturelles, dans un souci de préservation durable de celles-ci, ne sont que des applications presque  » naturelles « . C’est l’objet de ce présent Cahier que d’en propose quelques illustrations mais aussi des éléments d’analyse.