Les cas du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie et du Niger

Cette publication met en lumière la contribution des ménages pastoraux aux économies de quatre pays sahéliens: le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie et le Niger. Elle présente les principales difficultés rencontrées par ces ménages et les stratégies d’adaptation adoptées. Les principaux résultats montrent que le pastoralisme contribue de manière significative au produit intérieur brut des pays concernés, allant de 9,4 pour cent en Mauritanie à 15,2 pour cent au Mali, et de 37,5 pour cent du secteur primaire au Niger à 50,5 pour cent en Mauritanie. L’adaptation aux chocs rencontrés est principalement centrée autour de stratégies internes aux ménages telles que la mobilité, les ménages changeant leurs routes de transhumance ou l’amplitude de leurs mouvements en réponse aux difficultés climatiques et sécuritaires rencontrées. Cette étude est le résultat de la collaboration entre la FAO, Practical Action et différentes organisations pastorales. Celles-ci sont le Réseau Billital Maroobé et ses antennes locales au Burkina Faso, au Mali et au Niger et l’Organisation pour le développement des zones arides et semi-arides de Mauritanie en Mauritanie. Le questionnaire utilisé inclut des sections sur les revenus, l’autoconsommation et les coûts de production désagrégés par saison. Les organisations pastorales ont contribué à l’adaptation du questionnaire et ont collecté les données. Au total, 4 186 ménages pastoraux et agropastoraux ont été enquêtés entre 2021 et 2022. L’étude révèle que les investissements dans les systèmes pastoraux sont déséquilibrés en comparaison avec leur contribution aux économies des pays, ce qui invite à renforcer le soutien à ce secteur. L’étude révèle aussi des tensions croissantes autour de l’accès au foncier et à l’eau de même que des problèmes sécuritaires, particulièrement au Burkina Faso et au Mali où deux tiers des répondants ont exprimé avoir été confrontés à des chocs sécuritaires. Les ménages ont rapporté des difficultés notamment économiques et des restrictions sur la mobilité. Les données montrent aussi de grandes disparités entre les ménages, ce qui met en lumière la nécessité d’interventions ciblées. Enfin, l’étude souligne le rôle de la mobilité comme stratégie de résilience clé pour les ménages pastoraux.