Agriculture familiale et pastoralisme
Pour satisfaire aux besoins alimentaires des populations et améliorer leurs conditions d’existence, les exploitations familiales et sociétés pastorales participent depuis toujours à la mise en valeur des territoires ruraux. Depuis les années 80 et la mise en place de plans d’ajustement structurel, les systèmes agraires et agro-alimentaires locaux ont connu de profondes mutations. Les exploitations ont dû s’adapter aux évolutions de leur environnement et augmenter leurs capacités d’adaptation en diversifiant leurs activités et sources de revenus, au sein et en dehors de l’agriculture.
Aujourd’hui, de nouveaux bouleversements sont en cours au sein des modèles de production. Depuis la crise alimentaire de 2008, les matières premières agricoles sont redevenues des actifs stratégiques et de nouveaux acteurs s’intéressent désormais à l’agriculture, mettant en concurrence croissante pour l’accès aux ressources (foncier, eau, capital) les exploitations familiales locales avec de nouveaux entrepreneurs, qualifiés d’ « agrobusiness ».
Cette confrontation de deux modèles d’agriculture suscite de nombreux débats au niveau des Etats et au niveau international et pose la question de la capacité de chaque modèle à pouvoir nourrir la population mondiale et prendre en compte les grands enjeux du développement. Les organisations de producteurs et de la société civile sont particulièrement actives dans ce débat de fond et dans la promotion du modèle de l’agriculture familiale. Au delà des questions de sécurité alimentaire, il s’agit en effet de maintenir la paix sociale, des emplois en milieu rural, une équité entre citoyens et les conditions d’une reproduction durable des ressources naturelles pour les générations futures, dans un contexte où la marchandisation croissante de la terre accélère les phénomènes de concentration et d’exclusion d’une partie de la petite paysannerie.