Mieux comprendre et infléchir les trajectoires des politiques foncières en Afrique de l’Ouest et à Madagascar

Mieux comprendre et infléchir les trajectoires des politiques foncières en Afrique de l’Ouest et à Madagascar

le 21/02/2018

Le Comité technique « Foncier et développement » de la Coopération Française (CTFD) a organisé du 15 au 19 janvier 2018 à Saint-Louis du Sénégal, un atelier de partage et d’échange sur les trajectoires des politiques foncières en Afrique de l’Ouest et à Madagascar.

Organisé avec l’appui de Sidy Mohamed Seck (UGB), Philippe Lavigne Delville (IRD – Pôle foncier) et du secrétariat technique et scientifique du CTFD (Aurore Mansion et Sandrine Vaumourin – Gret), cet atelier a réuni des représentants de la société civile, des membres des administrations foncières nationales et des experts chercheurs issus de huit pays d’Afrique (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Sénégal, Madagascar, Mali, Niger), venus partager et débattre de leur analyse et leur expérience des leviers et blocages au changement dans les politiques foncières, avec des membres du CTFD et des intervenants de l’AFD et du MEAE basés à Paris, Dakar et Abidjan. Il s’agissait plus particulièrement, d’initier une réflexion nouvelle sur les déterminants du changement dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques foncières et les moyens de l’accompagner, autour de 5 grands temps :

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  • Un premier temps d’introduction et de cadrage, sur les enjeux et l’intérêt d’une analyse sur les trajectoires des politiques foncières, sa plus-value pour éclairer les résultats des politiques actuelles et leurs évolutions dans le temps, mais aussi les blocages et leviers pour œuvrer à leur changement.
  • Un deuxième temps de présentation des études de cas par pays préparées par un membre de chaque délégation à partir de la grille d’analyse proposée, suivi d’un débat en plénière permettant de commencer à mettre en perspective les situations de chaque pays : Oussouby Touré pour le Sénégal, Abouba Saidou pour le Niger , Saidou Sanou pour le Burkina Faso , Daouda Diarra pour le Mali, Georges Kouamé pour la Côte d’Ivoire Laza Andriamanjato pour Madagascar, Moustapha Diop pour la Guinée et Clément Dossou-Yovo pour le Bénin,
  • Les participants se sont ensuite répartis en 3 groupes de travail pour discuter des principaux déterminants du changement ou de l’absence de changement, des facteurs ayant favorisé l’adéquation des projets de réforme avec les problèmes fonciers des populations dans les pays, et des types de blocages à mieux comprendre pour pouvoir les dépasser, avant de revenir en plénière pour partager leurs conclusions.

  • L’atelier s’est poursuivi par une présentation de Mathieu Perdriault d’Agter des premiers éléments réunis dans le cadre d’une étude sur les plateformes multi-acteurs autour de la gouvernance foncière dans le monde, en cours de réalisation pour le compte du MEAE. Elle a permis de mieux apprécier les différents types de plateformes et dialogues qui s’organisent pour alimenter les réformes en cours (impulser par des organisations internationales vs à l’initiative des acteurs dans les pays) et de  mettre en perspective les situations africaines avec les dynamiques en cours en Asie et en Amérique Latine.
  • L’atelier s’est terminé par la présentation de l’évaluation du CTFD et de ses travaux pour la période 2011-2017 conduite par Marc Totte d’Inter-Mondes pour le compte de l’AFD, et des perspectives d’appuis possibles à l’avenir à des alliances stratégiques d’acteurs dans les pays, pour infléchir les politiques et qu’elles prennent davantage en considération les problèmes de sécurisation des populations à la base, et en particulier des agriculteurs familiaux.

L’atelier de Saint-Louis aura permis (i) de stabiliser et d’enrichir un premier cadre d’analyse sur les facteurs de changements et de blocages des politiques foncières qui permettra de lancer des études de cas approfondies dans les prochains mois, (ii) d’identifier des problématiques de travail et d’échange communes entre les pays (enjeux partagés autour des questions pastorales et de la décentralisation, intérêts de construire des alliances pour peser dans les débats, etc.) ,(iii) et de finalement commencer à faire vivre une communauté de pensées sur le foncier en Afrique de l’Ouest et à Madagascar, que le CTFD aura à cœur d’accompagner dans les prochaines années.

Les premières conclusions et analyses issues de ces travaux nourriront une note de synthèse, à paraître très prochainement, sur le portail « Foncier et développement ». Les présentations pays les plus abouties seront également publié dans la collection « regards sur le foncier » du CTFD.