Urbain et habitat
Face à l’incapacité du secteur privé comme du secteur public à satisfaire les besoins en logement, la grande majorité des familles n’a d’autre choix que de recourir aux filières informelles de production de terrain pour l’habitat : la diminution des filières d’accès non marchandes, la faible solvabilité de la demande, l’écart croissant entre revenus des ménages et prix du sol, l’urbanisation accélérée de la plupart des régions du monde et la rareté du sol exercent des pressions sur les zones urbaines et périurbaines des villes et sur leur environnement rural. L’habitat s’accroît sans maîtrise spatiale, ni développement des infrastructures et services de base. En 2009, 998 millions de personnes (soit ¼ des citadins du monde et 1/6ème de la population globale) vivaient dans un habitat non réglementaire d’un point de vue urbanistique et foncier, dans des quartiers précaires de type bidonville. Elles seront 1,2 milliard en 2020, selon les prévisions d’ONU-Habitat.
Le foncier constitue, avec le financement, l’une des clés pour agir en faveur de la production d’un habitat décent et d’une maitrise du développement des villes. Régulation des marchés fonciers, sécurisation de l’occupation dans les quartiers informels, renforcement du rôle des collectivités locales dans la gestion de leur territoire : ces évolutions sont à promouvoir et accompagner. Elles dépendent souvent de réformes foncières profondes qui reconnaissent la complexité des modes d’appropriation du sol pour l’habitat et offrent d’autres alternatives de sécurisation aux habitants que le seul titre foncier (propriété collective, prescription acquisitive, location-vente, etc.).
Cette rubrique propose un ensemble de ressources permettant d’éclairer le rôle joué par la question foncière dans l’accès à l’habitat au Sud. Elle renvoie à des textes de référence sur la question foncière dans les villes du Sud dans ses dimensions sociales, économiques, géographiques, juridiques et politiques.